Le candidat du changement civil, monsieur Sidi Mohamed Ould Boubacar, a organisé un dîner à l’honneur des syndicats de l’enseignement et des spécialistes en matière d’éducation, afin de s’enrichir de leurs expériences et d’inclure, dans son programme électoral, leurs recommandations et avis.
Au cours de son intervention, le candidat a dit que, dans ce pays, tout changement sérieux qui ne s’appui pas sur une véritable réforme de l’enseignement, est voué à l’échec.
C’est pour cette raison, précise Ould Boubacar, que j’ai tenu à rencontrer les spécialistes afin de connaitre les problèmes posés au secteur et identifier les voies et moyens à mettre en œuvre pour les résoudre durablement.
Il a, par ailleurs, insisté sur l’importance de la place qu’occupent l’enseignant et le professeur dans le domaine de l’éducation et la nécessité de les mettre dans les conditions morales et matérielles, leur permettant de jouer pleinement leur rôle, notamment par une revue à la hausse des salaires.
Ould Boubacar a dit en substance, qu’il a mis le volet éducation au rang de priorité dans son programme électoral et qu’il a organisé cette rencontre dans le but de connaitre les avis des spécialistes et identifier l’approche la plus subtile pour redresser l’enseignement car, conclu-t-il, aucune réforme de l’éducation n’est possible, sans l’implication des spécialistes du secteur.
En réponse, les responsables syndicaux ont passé en revue l’ensemble des problèmes, notamment structurels, posés à l’enseignement depuis le primaires, en passant par le secondaire et jusqu’à l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.
Dans son intervention, Dr Hademine Ould Isselmou, membre du bureau exécutif du syndicat de l’enseignement supérieur, a dit que les dernières augmentations des salaires des enseignants et professeurs, datent de 2006 et que, depuis, les réformes relatives à la participation des syndicats et à l’élection du personnel d’encadrement de l’enseignement universitaire, ont été remises en cause.
Pour sa part, monsieur Abdallahi Ould Mohamed Loughman, Secrétaire Général de l’Union Générale des syndicats professionnels, a salué l’initiative du candidat avant de dire que le recul permanent du niveau de l’enseignement est dû à la gabegie et au clientélisme, qui en caractérise les promotions.
Il a aussi fait remarqué que les enseignants et les professeurs savent maintenant que l’effort et le travail sérieux, ne sont plus la meilleure voie pour la promotion, d’où le relâchement nettement sensible préjudiciable aux avancées du pays dans ce secteur vital.
D’autres syndicalistes, spécialistes et experts de l’enseignement ont pris la parole, soulignant le délabrement du secteur et proposant des mesures visant à le redresser sur tous les plans et dans ses différentes phases pratiques.
Prenant de nouveau la parole, monsieur Sidi Mohamed Ould Boubacar, a dit qu’il est sorti de cette rencontre avec des conclusions mettant en relief la relation objective entre l’enseignement et le développement.
Il a aussi insisté sur la nécessité de mettre fin au népotisme administratif avant d’entamer toute réforme et sur celle de voir l’Etat prendre ses responsabilités en appliquant les lois y afférant. Le candidat a aussi rappelé que les réformes introduites dans le secteur de l’enseignement n’ont jamais été mises en œuvre et que leurs décrets n’ont jamais été publiés.
Le candidat a enfin précisé que l’opération de redressement du système éducatif est une opération complexe et qu’il faut du temps pour la réaliser. Or, continue Ould Boubacar, le temps est biaisé par l’enchevêtrement entre la politique et l’enseignement, d’où la nécessité de séparer entre les deux.
Le vrai redressement de l’enseignement, conclu Ould Boubacar, doit être mené par les professionnels de l’enseignement, tandis que la volonté politique doit en être le propulseur et le régulateur.